Hagiographies

Qui sont les saint(e)s et bienheureux escortés par nos Marches?

Saint Oger
Epoque VIIIe siècle
Sa vie

Châsse de Saint Oger - Hanzinne
Châsse de Saint Oger - Hanzinne

Chapelle de Saint Oger - Hanzinne
Chapelle de Saint Oger - Hanzinne

Qui est Saint Oger ?

Les biographes et les chroniqueurs donnent leur opinion...

Saint Oger, honoré à Hanzinne, ou +S+OGIER comme le rappelle ce nom gravé en lettres gothiques très apparentes sur le reliquaire du Moyen Age conservé à la sacristie, est un personnage illustre aux origines controversées qui vivait au VIIIe siècle.

D'après un récit écrit au plus tard en l'an 1100, Oger fut un guerrier célèbre qui, converti au christianisme, résolut d'embrasser la vie monastique là où il la verrait pratiquée avec le plus de ferveur.

A cette fin et avec l'autorisation de Charlemagne, Oger visita de nombreux monastères pour prendre enfin l'habit de moine, avec son fidèle écuyer Benoît, à l'abbaye de saint Faron de Meaux. Il y aurait terminé ses jours dans la prière et la mortification.

Après avoir perdu temporairement les faveurs de l'empereur, il n'est pas impossible qu'Oger ait fait un séjour plus ou moins long dans un monastère car c'était une façon courrante, en ce temps-là, de se mettre en sûreté pour les hauts dignitaires devenus indésirables ou menacés par le vindicte de leurs ennemis.

Il semble cependant que ce récit soit plutôt le fruit de l'imagination de certains poètes, trouvères ou chroniqueurs du Moyen Age, étant donné que plus tard, il a été reconnu qu'Oger n'avait fait qu'une courte apparition à Saint-Faron et qu'il serait mort, non pas à Meaux, sous l'habit de moine, mais bien sur un de ses nombreux domaines.

Pour d'autres narrateurs, Oger était un valet faible d'esprit qui demeurait en même temps que Rolende (la sainte honorée à Gerpinnes), au château du roi Didier de Lombardie. Touché par la grâce et la sainteté de la jeune princesse, ce pauvre valet lui témoigna un amour pieux mais sans espoir auquel elle répondait seulement par un accueil plein de confiance et de bonté.

Après la défaite de Didier, Oger accompagna la famille royale sur le triste chemin de l'exil et c'est ainsi qu'il assista, à Villers-Poterie, à la fin dramatique de Rolende. Il se retira alors au fond d'une forêt où il vécut dans une extase perpétuelle ; après sa mort, il fut inhumé à Hanzinne où ses reliques sont conservées précieusement.

Cette émouvante version paraît à peine croyable ; il est peu probable, en effet, qu'un homme de condition très modeste et de surcroît peu évolué, fût-il au service d'un roi, ait pu tenir après la mort de Rolende, le rôle que l'histoire et la légende attribuent le plus souvent à celui qui est devenu Saint Oger.

La troisième version est celle qui a cours depuis des siècles à Hanzinne et dans la région. Si, effectivement, on s'en rapporte à la tradition du lieu ainsi qu'à quelques récits d'auteurs anciens et modernes, Oger serait un prince, un duc ou un marquis originaire du Danemark, peut-être même d'Ecosse. Une très vieille miniature, dont une reproduction nous a été remise par le curé Evrard, le représente encore enfant, lorsqu'il fut confié à Charlemagne, par son père Geoffroy de Danemark.

S'étant brouillé par la suite avec l'Empereur, Oger se rendit à la cour de Lombardie et c'est là qu'il connut Rolende, citée comme la cinquième fille du roi Didier et qu'il lui témoigna un amour sincère que la princesse ne put accepter car en voulait se donner à Dieu plutôt qu'aux hommes. L'histoire raconte que les Lombards furent vaincus par Charlemagne en l'an 774 et que Didier dut partir en exode vers Liège avec sa famille et le duc Oger.

Pendant le pénible trajet, la santé de Rolende s'altéra rapidement ; Oger la consolait et la soutenait de toutes ses forces mais à Villers-Poteries, la malheureuse fugitive mourait d'épuisement. Désespéré, Oger comprit alors qu'il n'aurait plus d'autres joies en ce monde que de se consacrer à la prière et à la méditation ; il se convertit donc au christianisme et on peut penser qu'à ce moment, il soit entré dans un monastère pendant un temps relativement court.

Après sa reconciliation avec Charlemagne, il reçut de celui-ci de nombreux domaines et des richesses qu'il distribua aux pauvres ainsi qu'aux institutions monastiques de l'Isle de France. C'est probablement en raison d'une de ces donations que l'abbaye bénédictine de saint Médard de Soissons acquit la terre d'Hanzinne, avec ses dépendances, dont elle fit le siège d'une célèbre Prévôté qui dura dix siècles.

Ce récit concorde également avec les données recueillies par Dom Germain Morin O.S.B. de l'abbaye de Maredsous et il figure dans la brochure intitulée " Oger le Danois ", sortie de presse fin du XIXe siècle.



Extrait du livre " Saint Oger au rendez-vous des marcheurs ", Légendes et Tradition de l'Entre-Sambre-et-Meuse, Léopold Bertrand, Officier de la Marche Saint-Oger, Membre du Comité Exécutif de l'A.M.F.E.S.M., édité par l'A.M.F.E.S.M., 1974


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